lundi 28 juin 2021

Le quatrième pilier

 

Le quatrième pilier

Nous avons, sur ce chemin spirituel qu’est La Voie, des préconisations à suivre pour nous permettre d’avoir la « posture » intérieure la meilleure pour pratique notre sadhana (c'est-à-dire l'ensemble de notre pratique). Il s’agit des « angas », c’est un mot sanskrit qui signifie « subdivisions ». Quand on y regarde de près, on s’aperçoit que la plupart de ces conseils ou règles de vie sont pertinents dans la vie de tous les jours pour tout le monde, pas seulement pour les pratiquants de La Voie ou les croyants. Il s’agit d’une base solide sur laquelle bâtir sa vie.

 

On a souvent parlé, depuis le début de la pandémie et des confinements, de retourner à l’essentiel. J’ai la chance de savoir ce qu'est l’essentiel grâce à l’observance des quatre piliers de La Voie (agya), mais je suis certaine que le quatrième pilier (les angas), permet à tout un chacun de goûter un peu à l'essentiel.

 

À force d’être appliquées dans sa vie quotidienne, ces préconisations sont intégrées et deviennent des traits de notre caractère. Je ne crois pas me tromper en disant que ces traits de caractère sont des fondamentaux de la nature humaine et que la sagesse vient en les cultivant. Ce texte est un essai sur la mise en pratique de ces règles dans ma vie de pratiquante (très engagée) sur la Voie. Vous trouverez ici le lien pour aller lire ces angas.

 

Assumer ses devoirs

 

On parle aujourd’hui beaucoup plus des droits que des devoirs… Mais quand on assume ses devoirs, on est dans une bonne dynamique de vie. Il faudra bien assumer ses devoirs, ses obligations à un moment ou à un autre, si on procrastine, on reste dans la dépendance de ses envies, de ses désirs, de ses émotions, ce qui n’est jamais positif, finalement. Faire ce que l'on a à faire ne suffit pas, il reste à le faire de son mieux.

 

Dans ma vie quotidienne, dès que monte en moi une velléité de ne pas faire ce que j’ai à faire, quand il faut que je le fasse, une sonnette d’alarme sonne dans mon esprit et je reviens à la raison. Il peut s’agir, par exemple, de ranger ses papiers administratifs, de répondre à une lettre, de faire sa déclaration d’impôts dès que possible et pas au dernier moment. J’ai un travail indépendant, je dois donc m’installer à mon bureau tous les jours que j’en aie envie ou pas. Ce sont les devoirs qui passent en premier, pas les envies personnelles. J'ai toujours le choix entre ce que je dois faire et ce que je veux faire.

 

Ne pas nuire, la bienveillance

 

La bienveillance, en acte et en parole, permet de défaire des éventuelles tensions, de ne pas vexer inutilement quelqu’un, de rester positif. Il faut tenir compte de l’humanité de l’autre, même si on estime qu'il ne mérite pas notre bienveillance. Il vaut mieux agir selon notre conscience plutôt que selon les mérites, supposés, de l’autre.


Dans ma vie quotidienne, j’évite de juger et d’avoir des avis sur tout ce qui ne me concerne pas personnellement. La destinée humaine est quelque chose qui concerne  chaque individu, individuellement. Là aussi, le discernement, le recul sur le mental, grâce à la pratique, permet de ne pas se laisser aller à ses émotions, ses idées préconçues, ses concepts.

 

L’important, pour moi, est de ne pas nuire, même seulement verbalement, à quelqu’un. Ce n’est pas si évident, car la parole sort trop vite. La parole est souvent une réaction à une émotion et nous n'avons pas toujours la maîtrise de notre mental et après on peut regretter les paroles que l'on a dites.

 

Je me rends compte aussi parfois que ce que j’ai dit était inapproprié et venait d’un état d’esprit sans la conscience de la paix-intérieure. Je projette, à ce moment-là, le résultat d’une construction de pensées d'un mental laissé sans contrôle. J’apprends à me retenir, à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler.

 

Le non-mensonge, la vérité

 

J’ai toujours trouvé étrange, les gens qui disent « je ne mens pas », car cela me semble tellement évident. C’est vrai que de ne pas mentir libère l’esprit et souvent, quand on ment, c’est parce qu’on ne veut pas accepter d’avoir fait ou dit une bêtise…. Accepter de ne pas avoir raison, d’avoir commis une erreur, c’est le début de l’humilité. Mentir entraîne le mental dans la confusion. Le fait de reconnaître que j’ai pu me tromper me libère des scories qui finissent par s’accumuler dans le mental par rendre plus difficile la pratique de ma spiritualité, par exemple ce que l'on nomme « le Saint-Nom ».

 

L’intégrité

 

J'ai eu du mal à comprendre la signification de ce mot. Même en lisant la définition du dictionnaire, je ne savais pas quoi en faire pratiquement et puis, j’ai fini par comprendre… Hormis le fait de ne pas voler, l'intégrité est une posture-intérieure de droiture, de recentrage. Je veux dire que quelqu’un d’intègre ne s’éparpille pas. Dans le domaine spirituel, certains passent d’une pratique à une autre, d’un enseignement à un autre et mélangent tout.  Dans le domaine de la vie quotidienne, quand on prend une décision, on s’y tient et on va jusqu’au bout, par exemple quand on ouvre le bouchon du tube de dentifrice, on le referme ! On ne change pas tout le temps d’avis, de lieu de vie, de travail, de partenaire. 

 

Quelqu'un d'intègre, c’est quelqu’un sur qui on peut compter, car il respecte ses engagements, ses devoirs, ses promesses. Spirituellement, pour moi, l'intégrité c’est d’observer les quatre piliers de La Voie, puisque je m’y suis engagée. Je tente de respecter scrupuleusement tous les angas et c’est déjà pas mal !

 

La vie pure, la simplicité, la sobriété, la modération, le contentement

 

Que ce soit par rapport aux autres ou à soi-même, la sobriété, la raison, la maîtrise des désirs, permettent d’avoir l'esprit tranquille. C’est dans le calme et le silence qu’on peut rencontrer la Paix. Le confinement est une occasion pour faire connaissance avec ce monde intérieur. Pour nous, les pratiquants de La Voie, nous connaissons bien ce monde et on fait en sorte de le retrouver le plus souvent possible, selon l'intensité de notre soif.

Je toujours été quelqu’un de l’intérieur, avec peu de contacts sociaux et je m'en suis toujours bien portée…en plus on évite les virus ! Je dois avouer que les confinements successifs n’ont rien changé à ma vie habituelle Qu’est-ce qu’on est bien à l’intérieur, chez soi, mais aussi en soi dans le « Saint-Nom ». Il est ma maison, mon origine et ma destination. C’est rassurant, c’est plein de paix et d’amour. En fait, je suis comblée et je me rends compte que la société des Hommes ne peut pas m’apporter autant.

 

Il est vrai que je vis une vie de type monastique et qu’il ne faut pas tomber dans l’excès. Chacun selon son engagement, pour ce qui concerne la pratique de La Voie. Quoi qu'il en soit, un peu moins d’extérieur et un peu plus d’intérieur ne fait pas de mal. Quand on mène une vie simple, sobre, modérée, on réalise que la volonté de satisfaire nos désirs ne mène pas à l’essentiel, elle nous en détourne plutôt.

 

La non-avidité, le désintéressement, le détachement

 

Le désintéressement, le détachement. Il ne s’agit pas de se moquer de tout, mais on n’est pas obligé d’avoir un avis sur tout. Quand on fait les choses justes, parce qu’on aime les faire, que l'on aime remplir ses devoirs et que l'on voue sa vie à Dieu, par la pratique du service (un des quatre piliers de La Voie), pour ce qui me concerne, on commence à se détacher. C’est vrai que d’agir seulement dans son propre intérêt ne nous tourne pas vers le Saint-Nom et sa paix. Je n’entre pas dans les détails de ce qu’est le vrai détachement, voici un lien qui mène à un texte à ce sujet. On retrouve cette histoire de maîtrise des désirs et en conséquence, on a une vie plus simple, plus sobre.



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