La voie du milieu

D'un côté il y a Dieu, de l'autre les concepts à propos de Lui. Il n'est pas tenu de correspondre aux concepts. Ce n'est pas aux gens de décider qui est Dieu.
(José, maître de la Voie)






Sur la Voie, il n’y a pas d’obligation, d’interdiction, de manière de se vêtir, de se nourrir ou autre. Il n’y a que l’Agya qui regroupe trois piliers la méditation en action (le non-agir), le partage inspiré et la Méditation formelle ainsi que le maître mais c’est tout. Il n’y a pas d’autres instructions qui nous sont imposées. Jésus mettait déjà en garde en ces termes : 

Gardez-vous bien d'imposer des règles au-delà de celles dont je brandis le flambeau, faute de quoi, vous sombreriez plus encore en esclavage.

(Évangile de Jésus verset 22.2)

Cependant au fil du temps, j'ai eu envie de changer ma vie pour pouvoir mieux pratiquer parce que j’aime ça. Il fallait que je simplifie ma vie, mon existence.

Je pense par exemple aux repas, j’ai moins envie de me goinfrer… j’apprécie un bon repas mais pas un qui m’empêche de méditer, qui m’alourdit, qui me met dans état peu propice à la méditation, cela ne me plait plus autant qu’avant. J’apprécie quand il y a une occasion particulière, j’en profite mais cela doit rester sporadique. Cela est venu parce que j’ai besoin de cette union avec mon Père plus que des plaisirs du monde. J’ai besoin de la pratique au quotidien et de bonnes conditions pour le faire, un corps et un mental en bonne santé sont indispensables. Il est d'ailleurs mentionné dans un texte ancien que 


Nul ne peut devenir un sage réalisé s'il mange trop, mais aussi trop peu, s'il dort trop, mais aussi trop peu. Qui reste mesuré dans le manger et le dormir, dans le travail et la détente peut, par La Voie adoucir les souffrances de l'existence. 
(Chant du bienheureux verset 5.7) 





C’est une voie du milieu où les excès ne sont pas propices à la pratique. A un moment donné, ce changement se fait tout seul par la pratique assidue, ce qui est dit dans le Tao-Te-King à ce sujet correspond parfaitement à ce que j'expérimente :

Si l'homme pratique assidûment le tao, il s'identifie au Tao; s'il vit pour posséder il connaîtra les plaisirs; s'il se livre aux excès il sera en butte au malheur. Celui qui s'identifie au Tao gagne le Tao; celui qui s'identifie à ses possessions gagne ses possessions; celui qui s'identifie à ses excès gagne les fruits de ses fautes. C'est pourquoi l'action comme l'inaction traduisent l'invisible harmonie. La foi doit être totale ou ne pas être.
(Tao-Te-King chap. 23) 

Ce n’est pas en imposant des prescriptions que ça marche, c’est quelque chose qui vient de la Conscience par la pratique. C’est pourquoi rien n’est imposé sur la Voie.

C’est la pratique comme toujours qui compte, on a de plus en plus besoin d’intériorité, d’être au chaud à l’intérieur, c’est là qu’on veut être et on fait ce qu’il faut pour ça. On s’organise du mieux possible en fonction de son existence.

Le fait de vivre par exemple en ashram, en communauté, et de prononcer des vœux est une continuation de cette simplification de l’existence. Quand on donne tout, il n’y a plus grand-chose et ça devient très très simple ! Il est déjà fait mention dans la Baghavad-Gita dont je site un verset réécris ici de la raison de ses vœux et aussi que le non-agir n'est pas le rien faire :

Il est consacré celui qui s'acquitte de ses devoirs sans attachements aucun pour les fruits de ses actes et non celui qui ne fait rien. Le non-agir n'est pas le rien faire. On en peut être consacré (moine) si on n'abandonne pas tout désir de jouissance, c'est la raison des vœux. 
(Chant du bienheureux verset 5.1)

Cette simplicité est profitable à la pratique évidemment. Elle fait partie de ses vertus comme l’humilité, la constance, la confiance, la détermination, le détachement toutes ces choses là viennent à force de pratique. Plus on se donne, plus on s’engage sur cette voie, plus ces choses-là sont importantes et claires.

On comprend mieux et les changements se font par la pratique et pas par la réflexion, par la pensée en essayant de se tordre pour entrer dedans !

Cette Connaissance n'a rien à voir avec les connaissances issues d'apprentissage
 (Traité de la Voie verset 1.49)



Non, c’est seulement dans la pratique pure sans ajout ni retrait en faisant comme le maître nous dit de le faire. On a reçu la Révélation des techniques et pour arriver à cette simplicité, à contenir cette posture intérieure qui est nécessaire à une pratique plus profonde qui nous libère, on a aussi besoin du maître.

Pratique assidue, méditation du vrai soi, dédication à Dieu sont le prix de la liberté.
(Traité de le Voie, verset 2.1)

Cela me fait penser à quelqu’un à qui j’avais conseillé de lire le satsang «la boussole de l’âme». Il m'avait répondu après la lecture qu’il avait laissé s’envoler tous les grains de sable qui gênaient… il est fort celui-là ! S'il suffisait de lire un texte pour que tous les grains de sable gênant s'envolent : nos concepts, nos attachements, nos a-priori etc.  !! 
Voici l'enseignement de la liberté. La liberté est l'indifférence aux variations du mental. Par cela le pratiquant s'établit dans la paix de sa nature essentielle. Sans cela le pratiquant s'identifie au mental.
(Traité de la Voie verset 1.1 - 1.4) 


C’est un peu plus profond que ça et ce n’est pas ce qu’on croit… quand on est dans la pratique et qu’on voit ce qu’est le vrai détachement et à quel point cela demande de l’énergie, de l’effort, de la détermination pour lâcher-prise ! Cela demande une telle motivation que ce n’est pas en lisant un texte que c’est fait !


On se rend compte de cet effort nécessaire  quand on est sur le chemin, c’est un effort car il faut faire, mais ce n’est pas à prendre négativement parce qu'une fois détaché, on est libéré de la confusion, de nos chaînes et c’est tellement incroyable cette rupture des maillons, on se sent tellement léger qu’on est tout heureux de le faire ! Il n’empêche qu’il faut le vouloir et le faire et cela demande une certaine détermination, des actes concrets que la simple lecture d’un texte.

Après avoir reçu la Connaissance non-apprise de la nature réelle de l'âme, le sage peut maîtriser le mental, ce qui lui permet de connaître le non-agir ; c'est-à-dire agir sans être lié à ses actes. Quand cette compréhension le guide, le sage ne goûte plus aux fruits de ses actes mais aux délices de l'harmonie, de sa Grâce. À qui marche sur La Voie, aucun effort n’est vain, nul bienfait acquis n’est jamais perdu ; le moindre pas le libère de la plus redoutable crainte. Qui marche sur la Voie, résolu dans son effort, poursuit un unique but, rester dans l'harmonie, par contre, la compréhension de celui à qui manque cette constance se perd en maints sentiers obliques.
(Chant du bienheureux verset 1.7)

Satsang sur le même thème écris par le maître de la Voie



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