Accepter, lâcher-prise, se détacher
L'acceptation est l'incontournable préalable au lâcher-prise, qui est lui-même le préalable requis du détachement qui est la posture intérieure correcte pour une vie spirituelle bien menée qui porte ses fruits.
Il a commencé à faire beau ces derniers jours, on se croirait déjà en été et du coup on se débarrasse des habits d'hiver, des gros pulls et autres écharpes et on se sent tout léger pour sortir au soleil et profiter de ses rayons et de la chaleur du vent sur notre peau.
C'est un peu la même chose quand on se met devant le Saint-Nom, il faut se déshabiller, se mettre à nu, enlever toutes les couches inutiles. Cela se fait par la pratique évidemment, mais il y a une posture d'acceptation importante, celle de se débarrasser de ces voiles qui nous cachent le Saint-Nom.
En font partie aussi toutes nos croyances....je croyais que j'étais déjà nue devant Lui, je croyais que je n'avais plus de voile, je pensais que… etc. mais on s'aperçoit qu'on peut encore en retirer un peu, on peut encore se simplifier, lâcher du lest, ouvrir les poings, on n'a jamais fini. A un moment donné, j'ai compris que toutes les croyances que j'avais à propos de moi dans la pratique ne valaient rien du tout et que c'est aussi à jeter par dessus bord, ou simplement à ne pas écouter, à mépriser.
A force de rester dans le Saint-Nom et de revenir à Lui en lâchant-prise, les morceaux s'en vont. On ne sait pas pourquoi ni comment mais on s'en fiche. On constate juste qu'on avance, qu'on évolue, qu'on approfondit et que les choses s'éclaircissent, qu'on a lâché et qu'on se sent plus léger, plus conscient qu'avant.
On continue à marcher avec notre nouvelle conscience dans notre existence et dans notre pratique, dans la méditation et le Service. Dans notre vie de premie ici à l'ashram, on est tout heureux et puis le cycle recommence et après un certain temps, on voit qu'il y a encore de quoi approfondir, encore de quoi s'émerveiller, plonger dans le Saint-Nom, qu'il est infini.
C'est dommage de s'agripper à un état de conscience dans lequel on se sent bien et où on croit être arrivé définitivement. La bonne posture est celle d'accepter un éventuel changement et de lâcher-prise.
Plus on est ouvert et humble, plus on acceptera facilement ce qui arrive et notre évolution se fera sans douleur et plus rapidement. Quand on parle de la posture intérieure, elle est faite de simplicité et d'humilité surtout mais c'est seulement quand on l'est, humble, qu'on comprend ce que cela signifie et qu'on peut l'être de plus en plus.
Si on ne peut pas décider d'être humble, on peut avoir une posture d'acceptation. Accepter ce qui se passe sans s'accrocher à ce qu'on peut croire à propos de sa pratique, de son expérience parce que tout va éclater en mille morceaux pour laisser la place à une nouvelle fleur. Je l'ai vécu et le vis encore après toutes ces années de pratique avec grand bonheur.
J'ai toujours cette envie de lâcher-prise, ce besoin de me remettre en cause, d'aller plus profondément dans ma relation au Saint-Nom et de faire éclater ce qui me gêne dans cette relation. Je ne sais pas ce que c'est avant de l'avoir vécu mais je ressens ce besoin comme un brise-glace qui trace sa route sur la banquise, ces immenses bateaux du grand Nord qui se soulèvent et brisent la glace en retombant dessus. Ils vont tout droit en cassant la glace. La force qui me pousse à l'intérieur ressemble à ça.
J'ai besoin plus que de m'abandonner à son Amour, de m'effacer, de Lui laisser le plus de place possible.
Je m'aperçois que cet "effaçage" est de moins en moins ce que je croyais ou pouvais penser. L'autre jour quand j'ai pris conscience de ce qui me gênait dans la pratique, j'étais tout étonnée et aussi après coup, cela me paraissais si évident!
Une fois qu'on a pris conscience, c'est évident mais il faut prendre conscience d'abord et si on se braque, si on ne veut pas lâcher cet état où on est alors ça demande plus d'énergie, le processus est plus difficile que si on est complètement ouvert et prêt à accepter ou qu'on en a même besoin, profondément envie.
Dès le début, j'étais avide de l'enseignement de mon maître, qu'il me remette en place, qu'il appuie sur les points qui font mal pour me dégager de ce carcan qui m'empêchait d'aller plus près du Saint-Nom.
Aujourd'hui, c'est pareil même si c'est plus subtile, j'aime dans la pratique pouvoir être obligée de m'humilier devant le Seigneur pour pouvoir entrer dans son Royaume.
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