Il faut laisser du temps au temps



Dans la pratique de la Voie, tout ne change pas d'un coup. La Révélation est le début du chemin. Le départ d'un chemin qui dure tout le restant qu'on a à vivre sur cette terre à profiter du cadeau de sa Grâce. C'est un chemin où on approfondit tous les jours sa conscience, tous les jours on peut communier un peu plus avec le Saint-Nom et profiter de ses bienfaits. 

Au fil du temps, on pratique plus facilement. 
Au fil du temps on ressent plus facilement le Saint-Nom dans le Service. 
Au fil du temps, on est moins facilement happer par l'extérieur. 
Au fil du temps, on y revient plus vite. 
Au fil du temps, on prend du recul sur ses pensées, ses émotions, ses sentiments et ses impressions. 
Au fil du temps, on voit de loin arriver les peurs et les doutes. 
Au fil du temps, on se rend compte que de s'attacher à ses avis, s'attacher à ses concepts est vain. 
Au fil du temps, on se rend compte que de se vexer ne nous amène pas à la Paix intérieure. 
Au fil du temps, on change bien sûr, son regard, sa conscience vient s'aligner, se remettre à la bonne place devant les yeux pour voir et entendre, percevoir le monde sans filtre.


Tout cela ne se fait pas d'un coup, c'est une question d'assiduité et de constance dans la pratique et si on est impatient, ça ne vient pas du bon endroit. Il suffit de pratiquer avec toute la soif de Paix et de Vérité qu'on peut avoir. Sans oublier que cette soif vient aussi par la pratique. Plus on est dedans, plus on s'imbibe, on s'imprègne de cette Vérité, de cette Perfection, de cette beauté, plus on en a soif, besoin, plus on s'attache à elle automatiquement. C'est aussi une question de temps. 

Je me souviens au début après avoir reçu la Révélation, il m'arrivait je ne sais combien de fois dans la journée de sortir et de revenir à la technique du Saint-Nom dans la journée avec tous mes pense-bêtes pour m'accrocher le plus possible à cette technique et aussi au sourire-intérieur que je ressentais beaucoup à cette époque.

À force de le faire, d'y aller, de lâcher-prise pour m'attacher à cette technique, c'est devenu plus facile. C'est comme tout, c'est en faisant des gammes et des exercices au piano que les doigts s'assouplissent et se renforcent et qu'on peut finalement jouer des trilles et des arpèges facilement. C'est en parlant une langue étrangère qu'on arrive à la maîtriser, c'est normal. C'est pareil sur la voie, rien d'extraordinaire, plus on pratique, plus c'est facile. C'est normal en somme.

Ce qu'on peut remarquer avec le temps, ce sont des changements intérieurs profonds. Quand on regarde un peu en arrière et qu'on voit le chemin parcouru, on voit effectivement que certaines qualités, vertus indispensables pour marcher sur une voie spirituelle vraie se sont affinées. On se rend compte de quoi il retourne. 

La simplicité par exemple… ce n'est pas si évident que ça, ! La simplicité n'est pas simplisme. Il s'agit de simplicité à tous les niveaux, dans son existence, dans la pratique, dans les méandres de son mental…. c'est aussi Dieu, il est la simplicité suprême, alors plus on est simple plus on peut se rapprocher de Lui, mieux on peut se connecter à Lui. Devenir simple n'est pas simplement une lubie, ou pour parce que ça fait bien ou un concept, il y a un but précis à être simple. 

C'est pareil pour l'humilité. J'avais lu au début les textes du blog mais ne les comprenais pas, puis peu à peu je comprenais mieux. Ces textes, on ne peut en prendre la substantifique moëlle, seulement quand on a suffisamment pratiqué et qu'on est devenu humble et là on comprend ce qui est dit dans les textes. Il faut d'abord être humble, simple pour comprendre de quoi il retourne. Et cela vient avec la pratique et avec le temps. 

Si on veut s'engager sur la voie mais qu'on veut tout, tout de suite, ce n'est pas la peine, ça ne marche pas comme ça. Il faut du temps, plus ou moins, en fonction de chacun d 'où on part, de l'engagement qu'on y met ou qu'on peut y mettre, de sa soif aussi. C'est une pratique individuelle, une histoire entre Dieu et soi. C'est n'est pas un concours ni une comparaison avec d'autres personnes. On a notre propre destin, notre propre libération, notre propre marche, c'est notre âme ! Il ne s'agit pas de se comparer ni de se juger… c'est vain.

L'impatience qu'on peut avoir sur cette voie n'est pas de bon conseil. Laisser faire la Grâce par l'observance assidue des 3 piliers nous même au bon endroit en ligne directe. Le lâcher-prise, le non-agir est le meilleur état d'esprit pour marcher sur cette voie. Chaque fleur qu'on peut cueillir sur ce chemin est merveilleuse et a un parfum exquis. On se réjouit de la fleur présente dans cet instant, on en profite un maximum. On sait aussi que plus on marche, plus il y en a.

Satsang sur le même thème écrits par le maître de la Voie Sri Hans Yoganand ji :

Posts les plus consultés de ce blog

Yaourt et spiritualité

Comment être sauvé de la souffrance

La simplicité, une qualité spirituelle ?