mardi 29 juin 2021

Maître de l'univers

 

Maître de l'univers



Seigneur tu es mon Tout.

Je chante tes louanges et

Ton bonheur me remplit

Tu es mon tout et je suis

Ton enfant, je dépends de toi

Et c’est si bon de se laisser

Aller à ton Amour.

Ma vie ne tient qu’à toi

Et c’est tant mieux car

Tu es mon tout.

Il n’y a pas de plus grand bonheur

Que d’être conscient de toi.

Tu es mon tout, ma vie je te la rends.



lundi 28 juin 2021

Le quatrième pilier

 

Le quatrième pilier

Nous avons, sur ce chemin spirituel qu’est La Voie, des préconisations à suivre pour nous permettre d’avoir la « posture » intérieure la meilleure pour pratique notre sadhana (c'est-à-dire l'ensemble de notre pratique). Il s’agit des « angas », c’est un mot sanskrit qui signifie « subdivisions ». Quand on y regarde de près, on s’aperçoit que la plupart de ces conseils ou règles de vie sont pertinents dans la vie de tous les jours pour tout le monde, pas seulement pour les pratiquants de La Voie ou les croyants. Il s’agit d’une base solide sur laquelle bâtir sa vie.

 

On a souvent parlé, depuis le début de la pandémie et des confinements, de retourner à l’essentiel. J’ai la chance de savoir ce qu'est l’essentiel grâce à l’observance des quatre piliers de La Voie (agya), mais je suis certaine que le quatrième pilier (les angas), permet à tout un chacun de goûter un peu à l'essentiel.

 

À force d’être appliquées dans sa vie quotidienne, ces préconisations sont intégrées et deviennent des traits de notre caractère. Je ne crois pas me tromper en disant que ces traits de caractère sont des fondamentaux de la nature humaine et que la sagesse vient en les cultivant. Ce texte est un essai sur la mise en pratique de ces règles dans ma vie de pratiquante (très engagée) sur la Voie. Vous trouverez ici le lien pour aller lire ces angas.

 

Assumer ses devoirs

 

On parle aujourd’hui beaucoup plus des droits que des devoirs… Mais quand on assume ses devoirs, on est dans une bonne dynamique de vie. Il faudra bien assumer ses devoirs, ses obligations à un moment ou à un autre, si on procrastine, on reste dans la dépendance de ses envies, de ses désirs, de ses émotions, ce qui n’est jamais positif, finalement. Faire ce que l'on a à faire ne suffit pas, il reste à le faire de son mieux.

 

Dans ma vie quotidienne, dès que monte en moi une velléité de ne pas faire ce que j’ai à faire, quand il faut que je le fasse, une sonnette d’alarme sonne dans mon esprit et je reviens à la raison. Il peut s’agir, par exemple, de ranger ses papiers administratifs, de répondre à une lettre, de faire sa déclaration d’impôts dès que possible et pas au dernier moment. J’ai un travail indépendant, je dois donc m’installer à mon bureau tous les jours que j’en aie envie ou pas. Ce sont les devoirs qui passent en premier, pas les envies personnelles. J'ai toujours le choix entre ce que je dois faire et ce que je veux faire.

 

Ne pas nuire, la bienveillance

 

La bienveillance, en acte et en parole, permet de défaire des éventuelles tensions, de ne pas vexer inutilement quelqu’un, de rester positif. Il faut tenir compte de l’humanité de l’autre, même si on estime qu'il ne mérite pas notre bienveillance. Il vaut mieux agir selon notre conscience plutôt que selon les mérites, supposés, de l’autre.


Dans ma vie quotidienne, j’évite de juger et d’avoir des avis sur tout ce qui ne me concerne pas personnellement. La destinée humaine est quelque chose qui concerne  chaque individu, individuellement. Là aussi, le discernement, le recul sur le mental, grâce à la pratique, permet de ne pas se laisser aller à ses émotions, ses idées préconçues, ses concepts.

 

L’important, pour moi, est de ne pas nuire, même seulement verbalement, à quelqu’un. Ce n’est pas si évident, car la parole sort trop vite. La parole est souvent une réaction à une émotion et nous n'avons pas toujours la maîtrise de notre mental et après on peut regretter les paroles que l'on a dites.

 

Je me rends compte aussi parfois que ce que j’ai dit était inapproprié et venait d’un état d’esprit sans la conscience de la paix-intérieure. Je projette, à ce moment-là, le résultat d’une construction de pensées d'un mental laissé sans contrôle. J’apprends à me retenir, à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler.

 

Le non-mensonge, la vérité

 

J’ai toujours trouvé étrange, les gens qui disent « je ne mens pas », car cela me semble tellement évident. C’est vrai que de ne pas mentir libère l’esprit et souvent, quand on ment, c’est parce qu’on ne veut pas accepter d’avoir fait ou dit une bêtise…. Accepter de ne pas avoir raison, d’avoir commis une erreur, c’est le début de l’humilité. Mentir entraîne le mental dans la confusion. Le fait de reconnaître que j’ai pu me tromper me libère des scories qui finissent par s’accumuler dans le mental par rendre plus difficile la pratique de ma spiritualité, par exemple ce que l'on nomme « le Saint-Nom ».

 

L’intégrité

 

J'ai eu du mal à comprendre la signification de ce mot. Même en lisant la définition du dictionnaire, je ne savais pas quoi en faire pratiquement et puis, j’ai fini par comprendre… Hormis le fait de ne pas voler, l'intégrité est une posture-intérieure de droiture, de recentrage. Je veux dire que quelqu’un d’intègre ne s’éparpille pas. Dans le domaine spirituel, certains passent d’une pratique à une autre, d’un enseignement à un autre et mélangent tout.  Dans le domaine de la vie quotidienne, quand on prend une décision, on s’y tient et on va jusqu’au bout, par exemple quand on ouvre le bouchon du tube de dentifrice, on le referme ! On ne change pas tout le temps d’avis, de lieu de vie, de travail, de partenaire. 

 

Quelqu'un d'intègre, c’est quelqu’un sur qui on peut compter, car il respecte ses engagements, ses devoirs, ses promesses. Spirituellement, pour moi, l'intégrité c’est d’observer les quatre piliers de La Voie, puisque je m’y suis engagée. Je tente de respecter scrupuleusement tous les angas et c’est déjà pas mal !

 

La vie pure, la simplicité, la sobriété, la modération, le contentement

 

Que ce soit par rapport aux autres ou à soi-même, la sobriété, la raison, la maîtrise des désirs, permettent d’avoir l'esprit tranquille. C’est dans le calme et le silence qu’on peut rencontrer la Paix. Le confinement est une occasion pour faire connaissance avec ce monde intérieur. Pour nous, les pratiquants de La Voie, nous connaissons bien ce monde et on fait en sorte de le retrouver le plus souvent possible, selon l'intensité de notre soif.

Je toujours été quelqu’un de l’intérieur, avec peu de contacts sociaux et je m'en suis toujours bien portée…en plus on évite les virus ! Je dois avouer que les confinements successifs n’ont rien changé à ma vie habituelle Qu’est-ce qu’on est bien à l’intérieur, chez soi, mais aussi en soi dans le « Saint-Nom ». Il est ma maison, mon origine et ma destination. C’est rassurant, c’est plein de paix et d’amour. En fait, je suis comblée et je me rends compte que la société des Hommes ne peut pas m’apporter autant.

 

Il est vrai que je vis une vie de type monastique et qu’il ne faut pas tomber dans l’excès. Chacun selon son engagement, pour ce qui concerne la pratique de La Voie. Quoi qu'il en soit, un peu moins d’extérieur et un peu plus d’intérieur ne fait pas de mal. Quand on mène une vie simple, sobre, modérée, on réalise que la volonté de satisfaire nos désirs ne mène pas à l’essentiel, elle nous en détourne plutôt.

 

La non-avidité, le désintéressement, le détachement

 

Le désintéressement, le détachement. Il ne s’agit pas de se moquer de tout, mais on n’est pas obligé d’avoir un avis sur tout. Quand on fait les choses justes, parce qu’on aime les faire, que l'on aime remplir ses devoirs et que l'on voue sa vie à Dieu, par la pratique du service (un des quatre piliers de La Voie), pour ce qui me concerne, on commence à se détacher. C’est vrai que d’agir seulement dans son propre intérêt ne nous tourne pas vers le Saint-Nom et sa paix. Je n’entre pas dans les détails de ce qu’est le vrai détachement, voici un lien qui mène à un texte à ce sujet. On retrouve cette histoire de maîtrise des désirs et en conséquence, on a une vie plus simple, plus sobre.



La méditation de la Voie

Par la méditation profonde vient la Lumière de la Connaissance
(yogasutra, 3.5)




Non, la méditation que nous pratiquons sur la voie, n’est pas une méditation guidée. Personne n’est là pour nous dire quoi faire, pas de musique, de mantra, de son extérieur quel qu’il soit, on n'imagine rien, on ne pense à rien. Ce n’est pas ce genre de méditation que nous pratiquons sur la voie.

Il y a tant de types différents de méditation, on y met un peu ce qu’on veut, c’est comme avec le mot yoga, il y en a tant et tant. Ce sont des mots qui ne veulent plus rien dire et chacun met la définition qu’il veut, qu'il croit juste. Il suffit de s’assoir quelques instants sur un zafu pour dire que c’est de la méditation.

Ce que nous pratiquons n’a rien à voir.

Quant aux effets psychologiques et physiologiques de la méditation s'ils existent ne sont pas le but recherché. Je ne médite pas pour me guérir de mots physiques ou mentaux, ni pour apaiser le stress. Ce n’est pas mon but mais s’il y a des effets positifs à ce niveau, ils sont les bienvenus même si ce n’est pas pour être en meilleure santé, ni pour vivre plus longtemps que je médite. Ce n’est pas pour régler des traumatismes non plus mais si cela se fait en plus, tant mieux.

Ce que la méditation me procure est une remise au bon endroit de ma Conscience, elle me permet de la rassembler au centre et de découvrir ce qu’il y a au centre, dans cet instant présent, dans ce vide si plein de paix, d’amour, de sérénité… de Dieu, mais qu’importe le nom qu’on peut lui donner.

Je ne peux pas dissocier la méditation de la spiritualité… je ne vois pas le truc ! Elle me permet justement de m’unir à Dieu… et quand je le fais je me rends compte que ce n’est pas une question de croyance, on peut être athée tout en ayant cette soif qui nous prend et nous pousse, c'est un besoin impératif de Vérité alors  avec le temps on doit s'en remettre à l'évidence : il y a là une force bien plus grande que tout qui est la base, la source de tout. Elle est pleine d’amour, de compassion, de bienveillance… après on peut lui donner n'importe quel nom, on s’en fiche.

La Voie qui peut se dire n'est pas la Voie, le nom qui peut se dire n'est pas éternel
(Tao-Te-King chap. 1) 



On est juste sans voix, émerveillé devant et puis c’est tout, on n’a pas envie de classer cette expérience dans une catégorie plutôt qu’une autre… dans la catégorie «yoga» par exemple.

Quand on est devant cette force, moins on a d’idée à ce sujet, de concept, de pensée, de connaissances, de théorie, plus on peut s’y abandonner facilement et être comme un petit enfant, devant sa toute-puissance.

L’homme peu averti s’attache au langage fleuri des livres saints et savants qui enseignent diverses pratiques pour atteindre les délices de paradis théoriques, pour renaître en des incarnations plus favorables et y gagner la puissance et d’autres bienfaits. Enflammé de désir pour les joies d’une vie opulente, il est aveugle à la Vérité.



Quand je dis devant, c’est vraiment en face à face parce que la Lumière intérieure, je la vois vraiment en face de moi en fermant les yeux et c’est vraiment une lumière qui brille, c'est une méditation en face à face avec cette force.

Il est évident
alors que je ne suis pas grand-chose et que ce n’est pas plus mal de ne pas être grand-chose, au contraire, cette prise de conscience intime de notre faiblesse, nous permet de lâcher, d'ouvrir les poings et de s'en remettre à cette Force. On se sent libérer, arriver à la maison, au bon endroit et notre vie prend une dimension supplémentaire qui lui manquait.


L'homme vertueux est comme l'eau : L'eau excelle à se rendre utile à tant d'êtres et, fluide, elle ignore la lutte, coulant dans la pente sans obstacles. Elle aime les lieux que déteste la foule. Les hommes veulent toujours s'élever, l'eau va toujours du plus haut au plus bas.


(Tao-Te-King chap. 8) 


On se rend compte alors que tant de choses étaient confuses, mal comprises, mal vues, mal appréhendées à peu près à tous les niveaux mais en particulier au niveau spirituel bien sûr.

On ne peut être que reconnaissant de comprendre, d'avoir cette possibilité de mettre sa Conscience au bon endroit et de remarquer qu'elle n'était pas au bon endroit avant et qu'on se faisait plein d'idées, on se croyait si fort, si sûr, si plein de vérité alors qu'on était complètement à côté de la plaque. 

Mais à force de fréquenter l'essentiel, l'essence qui est en soi, quand on sait où le trouver, on le reconnaît et on peut y plonger et le prendre comme base de référence de sa vie.

On ne se perd plus parce qu'on a toujours cette corde de vie qui nous relie à l'essentiel.










dimanche 27 juin 2021

La plénitude du vide


La plénitude du vide


Pour connaître le bonheur de la paix intérieure, de la béatitude, il est nécessaire de «faire le vide», autrement dit de ne pas écouter ses pensées, ses émotions, ses avis, ses concepts au moins pour le temps de la méditation. On découvre alors que ce vide est plein de l'amour du Saint-Nom.


Cliquer ici pour écouter le podcast



vendredi 18 juin 2021

Le Taïchi et le Tao

 

Le taïchi et le Tao


 

 

Dans la pratique du taïchi et celle des quatre piliers de La Voie, je constate une parenté évidente, l'une découle de l'autre. Le taïchi est considéré par de nombreux pratiquants comme une hygiène de vie favorisant la santé et le bien-être mental, un art du développement personnel ou martial, sans compter la convivialité qui accompagne les pratiques collectives. Mais, en vérité, le taïchi a sa source dans la spiritualité et participe d'un ensemble, une « sadhana ». Le taïchi seul n'est pas une pratique spirituelle, il est une des faces physique d'un ensemble spirituel, souvent contemplatif.

 

La légende veut que le taïchi ait été inventé par un moine taoïste, il est donc très probable que ce moine ait intégré les fondements essentiels de sa spiritualité dans cette activité physique ; quand on est moine, que l'on voue toute sa vie à la spiritualité, tout est spirituel ! Toute l'existence est considérée comme une pratique spirituelle.

 

Pour ce qui est du taoïsme, je rappelle que La Voie reconnaît Lao-Tseu, l'inspirateur de ceux qui ont créé le taoïsme, comme un éveillé, au même titre que le plus connu de tous les éveillés ; le bouddha Gautama et ancien maître-parfait de La Voie. Le livre qui compile les citations attribuées à Lao-Tseu, le Tao-Te-King, parle sans ambiguïté de la pratique de La Voie. (lien vers la nouvelle écriture de ce lire à la lumière de la pratique de la voie). Peut-on trouver des enseignements de La Voie dans la pratique du taïchi ? Je propose, à ceux qui ont reçu la Révélation des techniques de méditation de La Voie, la lecture des dix principes du taïchi, selon Yang Chen Fu *.

 

1/ Être vide, agile et maintenir l’énergie au sommet de la tête. Relaxer complètement le corps, mais pas le déstructurer. Maintenir la tête droite, sans raideur ni rigidité, comme suspendue par un fil. Relâcher les muscles du visage et coller la langue au palais (sic). Garder le cou détendu, celui-ci doit être libre de tourner dans toutes les directions. Concentration et conscience dans chaque mouvement. Lao-Tseu a dit : « Le Tout, l'Unité est un vide inépuisable. » (Tao-Te-King, extrait de 1.4)

 

2/ Rentrer légèrement la poitrine et étirer le dos. Ce mouvement de la poitrine vers l'intérieur est destiné à empêcher l'air d'aller vers le haut du corps, ce qui ne manquerait pas d'arriver si on bombait le thorax. La partie supérieure du corps serait plus lourde que la partie inférieure, ce qui entraînerait un déséquilibre et un déracinement. Garder le dos tonique mais non-rigide.

 

3/ Relâcher la taille. La région lombaire étant le centre de commandement du mouvement et le centre de contrôle de l'énergie qui vient des pieds, qui passe par les jambes et s'épanouit dans les mains et les doigts. La taille est comme une roue en mouvement.

 

4/ Bien distinguer la différence entre le vide et le plein et leur alternance. Dans le taïchi, chaque attitude a deux pôles, un vide et un plein, selon les principes du yin et du yang. Lorsque le poids du corps se porte sur la jambe droite, celle-ci devient pleine (yang), par conséquent, la jambe gauche devient vide (yin). Le poids du corps ne se porte jamais sur les deux jambes en même temps, excepté à l'ouverture et à la fermeture de la forme (l'enchaînement). Quand votre centre de gravité se porte sur une jambe, vous pouvez être souple, rapide et fluide, par contre, avec le poids également réparti sur les deux jambes, vous êtes lourd et difficilement mobile. Pour éviter ça, on doit maîtriser les notions du yin et du yang pour chaque mouvement. Lao-Tseu a dit : « L'éveillé paraît banal, il est comme une vallée ; plein d'espace invisible aux yeux aveuglés. » (Tao-Te-King, extrait de 2.41)

 

5/ Baisser les épaules et laisser tomber les coudes. Il est important de relâcher les épaules. Si l'on hausse les épaules, l'air monte vers le haut, ce qui entrave le déroulement des mouvements. Laisser descendre les coudes. Si les coudes sont suspendus, les épaules seront tendues. Le but est de garder le souffle vers le bas. Ce relâchement ne signifie pas un flottement, mais se manifeste dans la détente et il naît d'une intention de s'installer dans le bassin. Lao-Tseu a dit : « Quand l'Homme vient de naître, il est souple et faible ; quand il meurt, il est raide et fort. Quand les arbres et les plantes naissent, ils sont souples et tendres ; quand ils meurent, ils sont raides et secs. La raideur et la force sont les compagnes de la mort ; la souplesse et la faiblesse sont celles de la vie. » (Tao-Te-King, extrait de 2.76)

 

6/ Employer la pensée créatrice et non la force musculaire. On utilise l'intention (yi) la volonté et non la force physique. Là où l'intention, la volonté arrivent, le « chi » arrive. Les mouvements sont souples et sans violence. La pratique du taïchi demande une relaxation totale du corps et de s'abstenir du moindre effort inutile et maladroit. Lao-Tseu parlait du « non-agir ». Cette notion de « non-agir », qui n'est pas le rien faire, est difficile à manier pour un non-initié. Le « non-agir » a plus d'une facette, une de ses facettes est ce qui vient d'être expliqué dans l'abstention de tout effort inutile. Lao-Tseu a dit : « Celui qui a réalisé, agit dans le non-agir, détaché des fruits de ses actes, conscient de l'Unité du Tout. » (Tao-Te-King, extrait de 1.2) Il a dit encore : « On sait que la dilatation précède la contraction, la force, l'affaiblissement, la splendeur, la décadence et la richesse, le dépouillement. Cette évidence, à la fois cachée et éclatante, n'est pas évidente pour tout le monde. Ce qui est mou peut triompher de ce qui est dur ; ce qui est faible, de ce qui est fort. » (Tao-Te-King, extrait de 1.36)

 

7/ Relier le haut et le bas. Lorsqu'une partie du corps se meut, toutes les autres parties bougent. Si une partie s'arrête, les autres font de même. Le corps est un tout dont les éléments sont harmonieusement en relation. Les pieds sont les racines, l'énergie dont le contrôle réside dans les reins, passe par les jambes et s'épanouit dans les mains et les doigts. Dans les mouvements, tous les membres doivent être reliés les uns aux autres, et se mouvoir simultanément. Les bras et les jambes alternent et correspondent. La main levée s'abaisse pendant que l'autre s'élève. Lao-Tseu a dit : « La Voie du Tout peut être comparée à un arc que l'on tend. Le haut est tiré vers le bas. Le bas est tiré vers le haut. Si la corde est trop longue, on la raccourcit, si elle est trop courte, on la rallonge. » (Tao-Te-King, extrait de 2.77)

 

8/ Unir l’intérieur et l’extérieur. Chaque mouvement doit être réalisé avec une sérieuse attention. L'esprit joue un rôle essentiel dans l'exercice du taïchi, il est le commandant et le corps l'exécutant. Si l'esprit est parfaitement concentré, les gestes du corps s'effectuent avec grâce et facilité et la posture ne dépassera pas le cadre du vide et du plein. L'intention guide et anime le corps tout entier. Quand l'esprit conduit le mouvement, c'est être entièrement présent. Lao-Tseu a dit : « Celui qui se consacre à l'Unité, la voit diminuer, jusqu'à connaître le non-agir, alors la maîtrise vient et il n'est rien qu'il ne puisse accomplir. » (Tao-Te-King, extrait de 2.48)

 

9/ Lier les mouvements sans interruption. Les mouvements doivent être enchaînés sans rupture. Le geste commence et se poursuit du début à la fin de l'enchaînement, sans interruption. Les mouvements des bras sont généralement de forme spirale, commençant ou achevant un cercle, demi-cercle ou courbe, qui rappelle le symbole du yin et yang. Accomplir les mouvements comme on tire un fil de soie. Ils s'exprimeront sans rupture, sans discontinuité. Le corps se meut comme une rivière, sans cesse parcourue par le flot. Lao-Tseu a dit : « Rien n'est plus fluide et plus inconsistant que l'eau et pourtant, l'eau attaque et emporte ce qui est dur et puissant. Dans la lutte éternelle entre l'eau et le roc, c'est toujours l'eau qui gagne. Rien ne lui résiste et rien ne peut la vaincre. Car la souplesse s'impose à la dureté. » (Tao-Te-King, extrait de 2.78)

 

10/ Rechercher le calme au sein du mouvement. Demeurer paisible dans le mouvement. Le cœur reste calme et vigilant, recueilli et concentré, rassemblé et éveillé comme un chat guettant une souris. Le corps demeure tranquille avec sérénité et confiance. Le souffle intérieur ou « chi » circule et s'exprime sans effort dans le mouvement en spirale, stable et continu. Lao-Tseu a dit : « Le mouvement triomphe du froid et le repos de l'ardeur. Le vrai bonheur est dans le calme et la sérénité. La création repose sur l'harmonie du Tout. » (Tao-Te-King, extrait de 2.45)

 

On voit que la posture pour la pratique du taïchi doit être détendue, souple, permettre la circulation de l’énergie. Il en va de même pour la posture en méditation assise. Il faut avoir une posture confortable, détendue, mais pas avachie, que l’on peut garder longtemps sans douleur et sans effort. Quand on est assez souple pour se mettre en lotus ou demi-lotus, la position ainsi obtenue est celle qui est recommandée, dans la pratique du taïchi, pour le dos.

 

On recherche l’harmonie du mouvement, l’harmonie du corps… On peut ainsi rester connecter à l’harmonie du Tout, malgré une activité physique ou devrais-je dire grâce à cette activité. L’un n’empêche pas l’autre. C’est ce qui me semble important à retenir. Les deux pratiques ne se gênent pas, elles s’enrichissent mutuellement.

 

Garder le contrôle du mental, être entièrement présent, attentif… En pratiquant le service (Lao-Tseu disait le non-agir), on sait comment maîtriser le mental et garder concentré à ce que l'on fait. À l’inverse, quand on est attentif au mouvement du taïchi, on se retrouve automatiquement plongé dans le Saint-Nom, c'est-à-dire qu'un « sourire-intérieur » s'ouvre dans la poitrine. Encore une fois, l’un va avec l’autre en parfaite harmonie. Il y a dans le taïchi une posture intérieure, un état d’esprit qui s’apparente à celui qui favorise la pratique d'une spiritualité authentique, je parle de simplicité, d’humilité, de détachement et de constance. Bruce Lee en parlait ainsi : « Le mental est le plus grand obstacle à la réalisation de n'importe quelle action physique. Il est vraiment difficile de percevoir simplement. Nos esprits sont très complexes et s'il est simple d'apprendre à quelqu'un à devenir habile, il est difficile de lui apprendre un état d'esprit. » (Tao du Jeet Kune Do, éditions Budostore)

 

Qui n’a pas été étonné d’entendre son professeur de taïchi lui dire que le geste est simple, qu’on a toujours tendance à vouloir en faire trop, qu’il faut s’en tenir à la simplicité du geste, dans l’harmonie et la fluidité ?

 

Qui n’a pas fait l’expérience, en travail à deux, qu’il faut se retenir, garder la maîtrise de son mental pour ne pas agir, vouloir, faire, quand il s’agit de laisser faire, de suivre le mouvement de l’autre ?

 

Qui n’a pas entendu qu’il faut des années de pratique assidue avant de commencer à maîtriser un peu les choses ? La constance est une qualité essentielle dans les deux pratiques.

 

Qui n’a pas cru maîtriser un mouvement ou une forme pour s’apercevoir à force de répétition, qu’il a encore beaucoup à apprendre ?

 

Qui n’a pas remarqué au fil des ans, l’harmonie, la fluidité qui se manifestent dans la forme lente, une fois les mouvements appris et menés avec calme, sérénité, attention et intention. Partir en méditation avec la bonne intention, être attentif dans le service est une posture élémentaire pour notre pratique.

 

Quand on pratique le taïchi avec un camarade, il va de soi qu’il ne faut pas lui nuire, ni être violent, la bienveillance vis-à-vis des autres est importante et rejoint les premiers angas de La Voie.

 

Il n’y a pas de niveaux en taïchi, comme les différentes ceintures en judo par exemple. Il y a seulement ceux qui connaissent la forme et ceux qui sont en train de l’apprendre. Après, il s’agit d’approfondir. Sur La Voie non plus, il n’y a pas de niveaux, pas de but, d’objectif à atteindre. Le chemin est le but. J’aimerais aussi dire la même chose du taïchi, le but est de le pratiquer et avec le temps, on approfondit sa pratique tant pour le taïchi que pour La Voie.

 

Il est intéressant de noter que ce n’est qu’au début du 20è siècle que les grades ont été introduits dans le taïchi (duan).  Bien évidemment, le taïchi s’apprend auprès d’un maître à qui ont obéit, sachant qu’il a une parfaite maîtrise de son art, cela demande de l’humilité. On apprend à ne pas se vexer à ne pas se justifier sans cesse à chaque remarque. Sur La Voie, il est important d’accepter l’enseignement du maître, dont on reconnaît également la maîtrise et on apprend aussi à ne pas se vexer, à accepter les conseils et à les appliquer.

 

Les bienfaits du taïchi pour la pratique de la Voie

 

Après une séance de taichi, on est dans une bonne posture intérieure pour aller méditer sur son zafu, ce n’est pas un sport qui nous sort de la technique du Saint-Nom, bien au contraire, elle nous y plonge au fur et à mesure qu’on la laisse agir sur nous, sans y faire obstacle.

 

Il est dit, dans les angas, qu’il faut prendre soin de son corps, car il est le temple de Dieu et c’est par et grâce à lui qu’on peut pratiquer, être conscient du Saint-Nom et accomplir notre destinée humaine. Une activité physique n’est pas négligeable pour le bon fonctionnement de ce corps et quoi de mieux qu’une activité qui nous permet d’être dans l’harmonie du Saint-Nom, d’être dans l’état d’esprit requis pour la pratique, selon les angas ? Le lien est évident entre le taïchi et l'Observance de La Voie.

 

Signification du terme taï-chi-chuan à la lumière de La Voie

 

Enfin, pour terminer, j’ai fait une petite recherche étymologique concernant les idéogrammes chinois de ce mot et je suis tombée sur les acceptions suivantes :

Tai : terme de respect pour les personnes de génération antérieure élevées en dignité. (Ricci 4660)

Ji : le plus haut degré de perfection. (Ricci 392)

Quan : boxe

Lao-Tseu est appelé en chinois « Tàishàng lǎojūn », le Seigneur suprême Lao. On pourrait donc traduire Taï-chi-chuan par « La boxe du maître parfait ».

 

* Maître Yang Cheng Fu (1883-1936) est sûrement la figure la plus importante dans l’histoire pour le développement et l’accessibilité de l’art du Taijiquan. Fils du maître Yang Jian Hou et petit-fils du fondateur de l’école yang, Maître Yang Luchan. Il est à l'origine du taolu de 108 mouvements que nous connaissons actuellement.



vendredi 11 juin 2021

Développement personnel et spiritualité

Développement personnel et spiritualité

Tant que nous sommes le principal personnage de notre vie, nous restons emprisonné dans notre mental. C'est en ce tournant vers ce qui nous dépasse que nous pouvons nous libérer des chaînes de notre aveuglement.

Pour écouter le podcast c'est par ici



La paix dans la tourmente



Vous pouvez écouter ce satsang sur YouTube :




Quand on pratique la technique du Saint-Nom pendant la journée, on évite vraiment de tomber dans les affres des émotions, des parti-pris, des concepts, des croyances, des ressentis et tout ce genre de choses qui ne mène qu’à la confusion et à la souffrance, qui ne mène à rien de bon, qui nous sort de la paix intérieure, de la béatitude pour nous les pratiquants de la Voie. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux ! 


Je suis bien mieux quand je suis dans l’œil de la tempête, dans le centre, plein de paix de repos, de sérénité, de bonheur et de joie et que ce tourbillon qui peut parfois tourner dans la tête ne m’aspire pas ne me happe pas avec lui mais au contraire, je reste bien droite au milieu du chemin et cela est possible grâce cette technique pratiquée le plus souvent possible. Je vois bien que c’est important pour moi quand j’ai des pensées qui me tirent vers l’extérieur et que je n’y prends pas garde, que je ne suis pas en train de pratiquer la technique pour une raison ou pour une autre, c’est vite fait de partir dans des trucs pas possible. Et au contraire, quand je suis dans la pratique, des pensées parasitent viennent aussi me titiller mais que je leur tourne le dos parce que justement je suis dans la pratique de la technique du Saint-Nom et que peut-être je dois pratiquer un peu plus profondément pour tourner le dos à l’une au l’autre des pensées qui viendraient m’envahir sinon. Je vois bien la différence !


Il suffit de le faire, de pratiquer, de se tourner vers l’intérieur et comme par miracle le tourbillon s’évapore, la tempête disparait. Si j’arrête de pratiquer elle peut revenir mais l’important est de constater cette différence et de préférer la paix plutôt que la tourmente. Pour moi, c’est évident, c’est clair, je préfère être dans la paix, surtout que dans le paix, je trouve la béatitude, la joie, l’amour du Saint-Nom, le regard posé sur moi qui m’accompagne, je trouve l’essentiel, le Saint-Nom et c’est tout ! Mais c’est suffisant, il est tout. Je n’ai pas besoin d’autre choses que de le retrouver et je suis parfaitement comblée. Je me sens au bon endroit et je sais que je suis au bon endroit et au bon moment. Je pratique maintenant la technique de méditation du Saint-Nom et tout est parfait.


Tout autour les choses s’agitent, changent, m’éclaboussent, ça varie tellement d’un jour à l’autre et ce n’est pas très important. Je remarque justement ce qui est important de ce qu’il l’est moins et je sais que le Saint-Nom est toujours important qu’il est fondamental et que c’est en partant de Lui, en ayant conscience de Lui que je peux faire le reste, que je peux m’occuper d’un souci, d’un problème, d’une situation ou d’une autre et que je peux le faire de manière optimale, avec le recul et l’objectivité nécessaires, avec la foi nécessaire qui me fait lâcher-prise et avoir confiance en la Grâce. C’est ainsi que je vis ma vie quotidienne dans la routine que nous avoins installée ici depuis quelques années. Elle est chamboulée régulièrement mais il y a un cadre, une base définie dans ma vie qui me permet d’être beaucoup plus facilement dans cette paix intérieure, de partiquer le Saint-Nom, de faire ce que j’ai à faire du mieux possible. De tenir compte des préconisations de l’Agya. C’est un tout essentiel dans ma vie pour être à l’intérieur, dans cette bulle de bonheur et de joie pas seulement au gré du hasard mais volontairement quand la tempête hurle à l’extérieure. C’est ce qui est fabuleux, ce n’est pas seulement quand tout va bien que je peux être dans la paix intérieure mais aussi quand tout va mal, à l’extérieur et ça c’est important.



mercredi 9 juin 2021

Méditation profonde

#meditation #spiritualite #yoga #bonheur #conscience
Méditation profonde



Quand on va s'asseoir en méditation pour pratiquer les techniques qui peuvent nous amener très profondément dans l'union avec le Saint-Nom, il n’y a pas que l’âme bien sûr, le corps et le mental sont aussi présents.

Mais ils changent tout le temps.....le corps est fatigué,  en forme, malade, jeune, vieux et le mental, c'est encore pire, il a envie ou pas, il est à la merci des émotions, sous leurs impulsions, il réagit aux pensées, aux influences extérieures, il est heureux, malheureux, déprimé, angoissé, plein d'espoirs, d'attentes, d’excitation, il est fébrile...

Bref, c'est un peu le bordel là dedans si on n'y prend pas garde....alors si on y prête attention pour aller méditer avec l'intention d'aller un peu profondément, on est mal parti !

Ce n'est pas pour rien qu'on a le Service qui nous permet de tenir le mental sous contrôle et les angas pour faciliter ce contrôle. Tout cela nous permet d'aller méditer dans de bonnes conditions, de pouvoir s'abandonner. 

Ce n'est pas sur ce qui fluctuent qu'il faut se baser mais sur ce qui est constant, le Saint-Nom....alors quand on s'assoit en méditation, on oublie le corps et le mental avec leurs fluctuations autrement dit on s'oublie pour s'abandonner à Lui.








samedi 5 juin 2021

Lutter contre le mal est vain

Lutter contre le mal est vain


Quand on a une pratique spirituelle comme celle de la Voie, la vigilance est importante. Il s'agit d'être chaque jour non seulement dans les 3 piliers et les angas mais aussi de ne pas se laisser aller à un certain confort qui nous ferait baisser la garde face au faux-ego. 



 Cliquez ici pour écouter le podcast